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découvrez quels sont vos droits si votre entreprise dépose le bilan pendant votre arrêt maladie : maintien du salaire, indemnités, démarches à suivre et protections prévues par la loi pour les salariés.

Quels sont vos droits en cas de dépôt de bilan pendant un arrêt maladie ?

Traverser une période d’arrêt maladie est souvent un moment de fragilité personnelle, et apprendre que l’entreprise dans laquelle on travaille fait face à un dépôt de bilan peut considérablement aggraver cette situation. En 2023, plus de 49 000 entreprises en France ont entamé une procédure collective, impactant la vie professionnelle de nombreux salariés déjà vulnérables. Face à cette double épreuve, il est essentiel de bien connaître ses droits pour ne pas perdre le filet de sécurité juridique et financier mis en place. Cet article analyse les mécanismes de protection qui s’appliquent, les impacts des différentes procédures collectives, ainsi que les démarches indispensables pour préserver ses droits. Un coup d’œil stratégique à ce contexte complexe permet une gestion plus sereine et pragmatique des enjeux, qu’il s’agisse de maintien des indemnités ou de rupture du contrat de travail.

Points clés à retenir :

  • Protection des indemnités journalières : En arrêt maladie, vos indemnités versées par la Sécurité sociale continuent, indépendamment du sort de l’employeur.
  • Suspension ou rupture du contrat : Le choix de la procédure collective (redressement, sauvegarde, liquidation) influence le maintien ou la rupture du contrat.
  • Garantie du paiement des salaires : L’AGS intervient pour couvrir les salaires impayés et indemnités en cas d’insolvabilité.
  • Démarches cruciales : Deux mois après la notification de licenciement pour déclarer vos créances auprès du liquidateur.
  • Accès à des recours juridiques : En cas de désaccord, recours auprès du conseil des prud’hommes, inspection du travail, ou syndicats sont possibles.

Dépôt de bilan et maintien des indemnités en arrêt maladie : quels dispositifs garantissent la protection du salarié ?

Lorsqu’un salarié est en arrêt maladie au moment où son entreprise fait un dépôt de bilan, une question cruciale se pose immédiatement : qu’en est-il de la continuité des indemnités journalières ? Il est essentiel de comprendre que ces indemnités ne dépendent pas directement de la santé financière de l’employeur, mais relèvent de la Sécurité sociale, via la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM).

Même en cas de cessation d’activité, le salarié conserve le droit au versement de ses indemnités journalières, garantissant ainsi une continuité de revenus pendant sa convalescence. Cette protection est encadrée par le Code de la sécurité sociale et renforcée par la loi du 22 avril 2024, qui a reconnu que les périodes d’arrêt maladie, qu’elles soient liées ou non à un accident de travail, doivent être assimilées à une période de travail effectif pour l’acquisition des congés payés. Cette avancée juridique permet au salarié de cumuler des droits à congés payés même pendant un arrêt prolongé, limitant l’impact du dépôt de bilan sur ses acquis sociaux.

Dans le détail :

  • Les indemnités journalières continuent d’être versées par la CPAM tant que le salarié remplit les conditions initiales de l’arrêt.
  • La récente réforme prévoit l’acquisition de 2 jours ouvrables par mois d’arrêt maladie non professionnel, dans une limite de 24 jours, pour les congés payés.
  • En cas d’arrêt lié à une maladie professionnelle ou un accident du travail, ce sont 2,5 jours par mois qui sont accordés, sans plafond.

Ces protections assurent que la rupture du contrat de travail ne remet pas en cause les droits liés à la santé du salarié pendant la période critique. Cependant, il faut distinguer la suspension du contrat liée à l’arrêt maladie, qui protège temporairement le poste, et la rupture suite à des procédures collectives. La clarté sur ce point est cruciale pour maintenir un équilibre entre protection sociale et contraintes économiques.

Élément Détail de la protection
Versement des indemnités Maintenu par la CPAM indépendamment du dépôt de bilan
Acquisition des congés payés 2 jours/mois pour maladie non professionnelle, 2,5 jours/mois pour maladie professionnelle ou accident du travail
Suspension versus rupture du contrat Contrat suspendu pendant arrêt maladie, rupture possible en cas de liquidation judiciaire
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Exemple concret : le cas d’une salariée en arrêt maladie suite à une maladie professionnelle

Imaginez Jeanne, employée d’une PME en difficulté, diagnostiquée d’une maladie professionnelle et en arrêt depuis plusieurs semaines. L’entreprise annonce un dépôt de bilan en redressement judiciaire. Malgré cette incertitude, ses indemnités journalières continuent d’être versées sans interruption par la Sécurité sociale. Par ailleurs, elle acquiert des droits à congés payés augmentés, bilan positif au regard de la législation récente. Cela lui permet de préparer sereinement un éventuel reclassement ou une reconversion, en ayant l’assurance d’un socle financier protégé.

Impact du redressement et de la liquidation judiciaire sur le contrat de travail en arrêt maladie

Le dépôt de bilan recouvre plusieurs procédures dont le redressement judiciaire et la liquidation judiciaire, chacune ayant des conséquences différentes sur l’emploi. Le salarié en arrêt maladie ne fait pas exception à cette règle. La distinction entre ces deux procédures est essentielle pour comprendre sa situation.

Lors d’un redressement judiciaire, l’activité de l’entreprise continue sous la surveillance d’un administrateur judiciaire. Le but est de permettre la poursuite de l’exploitation et la sauvegarde de l’emploi. Tant que le plan de redressement ne prévoit pas la suppression du poste, le salarié bénéficie en principe du maintien de son contrat, même s’il est en arrêt. Il faut toutefois noter que le redressement peut aussi induire des licenciements économiques validés par le juge pour réduire les charges.

Par opposition, la liquidation judiciaire entraîne généralement la cessation immédiate de l’activité, ce qui inclut le licenciement automatique de l’ensemble des salariés, même ceux en arrêt maladie. Le liquidateur judiciaire se charge alors de notifier la rupture du contrat de travail pour motif économique. Le salarié doit être vigilant, recevoir cette notification et entamer les démarches pour déclarer ses créances dans un délai de deux mois.

Il existe aussi la procédure de sauvegarde, une solution plus favorable puisqu’elle favorise la poursuite de l’activité et le maintien des contrats dans des conditions protectrices. Cette procédure reste toutefois moins fréquente et difficile à obtenir.

Procédure collective Impact sur l’activité Sort du contrat en arrêt maladie
Redressement judiciaire Poursuite sous contrôle administratif Contrat maintenu, licenciements possibles validés par le juge
Liquidation judiciaire Cessation immédiate Rupture du contrat pour motif économique
Procédure de sauvegarde Poursuite d’activité Maintien du contrat en principe

Illustration : le cas d’Antoine en liquidation judiciaire

Antoine est en arrêt maladie suite à une opération chirurgicale. Quelques jours plus tard, son employeur dépose le bilan et déclenche une liquidation judiciaire. Son contrat de travail est alors rompu, malgré son arrêt. Il reçoit la notification de licenciement économique et doit rapidement agir pour déclarer ses créances. Heureusement, grâce à l’intervention de l’AGS, il bénéficie du paiement des indemnités et salaires impayés.

Indemnités de licenciement et garantie financière : quels montants et quelles démarches ?

Lorsque le contrat est rompu en raison du dépôt de bilan, le salarié en arrêt maladie peut prétendre à plusieurs indemnités destinées à compenser la perte de son emploi. Le cadre légal et conventionnel traduit une volonté de protéger financièrement le salarié fragilisé.

Les indemnités auxquelles le salarié a droit incluent :

  • Indemnité légale ou conventionnelle de licenciement calculée sur la base du salaire de référence, souvent la moyenne des 3 ou 12 derniers mois avant arrêt.
  • Indemnité compensatrice de préavis même si celui-ci n’est pas effectué compte tenu de l’état de santé.
  • Indemnité pour congés payés non pris liée à l’acquisition des droits pendant l’arrêt maladie.
  • Indemnités spécifiques en cas d’inaptitude, notamment après maladie professionnelle ou accident du travail.

L’Association pour la Gestion du régime de garantie des créances des Salariés (AGS) joue un rôle fondamental dans cette protection. Si l’entreprise est insolvable, elle prend en charge le paiement de ces indemnités dans le respect des plafonds légaux. Ce système de solidarité est crucial en cas de liquidation judiciaire, assurant une continuité financière alors même que l’employeur ne peut plus honorer ses dettes.

Type d’indemnité Bases de calcul Intervention AGS
Indemnité de licenciement Salaire moyen des derniers mois (3 à 12 mois) Garantie par l’AGS en cas d’insolvabilité
Indemnité de préavis Montant correspondant au préavis théorique Payée même si préavis non exécuté
Indemnité pour congés payés non pris Selon jours acquittés durant arrêt maladie Garantie dans le cadre AGS
Indemnités en cas d’inaptitude Double de l’indemnité légale si reclassement impossible Prise en charge AGS

Il est conseillé de contrôler attentivement le calcul des indemnités versées et de se faire accompagner en cas de doute. Cette vigilance est d’autant plus utile que la complexité administrative entourant le dépôt de bilan peut générer des erreurs ou retards. Pour mieux comprendre l’actualité financière des entreprises en difficulté et en lien indirect avec ce sujet, il peut être pertinent de consulter des sites spécialisés comme l’analyse des actions Orpea.

Gestion concrète des démarches administratives

Après la notification de licenciement, le salarié dispose d’un délai de deux mois pour faire valoir ses droits en déclarant ses créances auprès du liquidateur ou administrateur judiciaire. Cette déclaration doit s’accompagner de toutes les pièces justificatives : contrat de travail, bulletins de salaire, attestations d’arrêt maladie, et notification de licenciement. La rapidité de cette démarche est primordiale pour bénéficier rapidement du soutien de l’AGS.

Procédures à suivre et recours possibles pour le salarié en arrêt maladie lors d’un dépôt de bilan

Pour limiter les conséquences négatives sur son parcours professionnel, le salarié confronté à une rupture du contrat due à une procédure collective dispose d’outils et de recours qu’il doit impérativement connaître.

Les principales démarches comprennent :

  • La déclaration des créances au liquidateur dans un délai de deux mois
  • L’inscription à Pôle emploi dès la rupture du contrat pour activer les droits à l’assurance chômage.
  • Participer, le cas échéant, au rendez-vous de liaison organisé après 30 jours d’arrêt pour prévenir la désinsertion professionnelle.
  • Solliciter le soutien des représentants du personnel ou syndicats pour accompagner les démarches.
  • Intervenir auprès du conseil des prud’hommes en cas de litige ou contestation sur le montant des indemnités.

À noter, le salarié peut également envisager une formation professionnelle pendant ou après son arrêt maladie, notamment si celui-ci résulte d’un accident du travail. Cette option est souvent une étape clé pour préparer un nouveau projet professionnel dans un contexte post-entreprise.

Étapes clés Description
Notification licenciement Recevoir la lettre du liquidateur ou administrateur judiciaire
Déclaration des créances Faire la déclaration dans un délai de 2 mois avec justificatifs
Recours juridique Conseil des prud’hommes ou inspection du travail en cas de litige
Inscription Pôle emploi Engagement rapide pour percevoir les allocations chômage
Formation professionnelle Option possible avec l’accord du médecin traitant

Un suivi rigoureux de ces démarches maximise la protection du salarié et limite les risques de pertes financières et sociales, tout en offrant des solutions pour rebondir malgré un contexte difficile.

Vais-je continuer à percevoir mes indemnités d’arrêt maladie pendant le dépôt de bilan ?

Oui, les indemnités journalières de la Sécurité sociale sont maintenues même si l’entreprise cesse son activité. La CPAM assure cette continuité de paiement indépendamment de la situation de l’employeur.

Mon contrat peut-il être rompu pendant mon arrêt maladie ?

Oui, en cas de liquidation judiciaire, le liquidateur peut procéder à un licenciement économique, entraînant la rupture du contrat, même pendant l’arrêt maladie.

Quels sont les droits couverts par l’AGS ?

L’AGS garantit le paiement des salaires impayés, indemnités de licenciement, indemnités compensatrices de préavis et congés payés non pris, dans la limite des plafonds légaux.

Quels documents dois-je fournir au liquidateur pour déclarer mes créances ?

Il faut transmettre le contrat de travail, les dernières fiches de paie, les attestations d’arrêt maladie et la notification de licenciement. Ces documents sont nécessaires pour valider vos droits.

Ai-je droit à une indemnité si je ne peux pas effectuer mon préavis ?

Oui, l’indemnité compensatrice de préavis est due même si vous ne pouvez pas exécuter votre préavis en raison de votre arrêt maladie.

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